L'importance des bactéries de l'intestin...

24-04-2016 à 21:23:18
http://www.leprogres.fr/sante/2016/04/24/la-revolution-medicale-est-elle-dans-l-intestin

Habité par 100 000 milliards de bactéries, notre intestin est l’endroit sur Terre où la densité d’êtres vivants est la plus élevée… Ça vous dégoûte ? C’est que vous avez encore échappé à la campagne de réhabilitation de nos précieux microbes, entamée avec Le charme discret de l’intestin – best-seller depuis un an – et qui se poursuit avec des livres proclamant que les bactéries sont nos « amies » (1).

Jusqu’ici, ce sont surtout les méchantes, résistantes aux antibiotiques, qui ont défrayé la chronique comme Escherichia coli, tueuse – entre autres – de 30 consommateurs allemands de graines germées en 2011. Mais qui connaît Lactobacillus reuteri et son pouvoir d’éliminer le cholestérol ?

Grâce à de nouveaux outils, les études se multiplient – 500 en 2008, 4 400 en 2014 – sur notre « microbiote intestinal » et ses propriétés. On sait désormais que, plus il est riche et diversifié, mieux nous nous portons. Mais le microbiote occidental s’appauvrit. En cause : la hausse du taux de césariennes, la baisse de l’allaitement, le mauvais usage des antibiotiques et la nourriture industrielle. Or cette baisse de biodiversité est soupçonnée d’être l’un des facteurs de la montée de pathologies modernes comme le diabète, l’obésité, les maladies auto-immunes, le stress, la dépression, l’autisme…

Comme notre ADN, notre microbiote est unique. Sa formation commence à la rupture de la poche des eaux mais se singularise dès la sortie… Exposé à la flore du vagin et de l’anus, un bébé né par voie naturelle récupère au passage le microbiote de sa mère, là où l’héritage d’un bébé né par césarienne sera des gants en latex… Ensuite l’alimentation, le contact avec l’entourage jouent un rôle essentiel – les personnes vivant sous le même toit ont des microbiotes semblables… comme les amis proches – ainsi que les traitements antibiotiques qui peuvent avoir des conséquences à long terme. « Aux États-Unis, un enfant reçoit jusqu’à 20 cures avant 21 ans et l’on voit clairement que c’est un facteur augmentant le risque d’obésité », assure Gabriel Perlemuter, chef de service à l’hôpital Antoine-Béclère. Son équipe de recherche (Université Paris sud) a montré comment, à consommation égale d’alcool, des patients souffrant d’un déséquilibre déclenchent une hépatite alcoolique alors que ceux qui ont un microbiote sain n’ont pas de lésions du foie. Et en transférant ce microbiote à des souris malades leurs lésions ont diminué… Mais tous les effets observés chez l’animal entre microbiote et maladies ne seront pas reproductibles chez l’homme. « On va améliorer les connaissances mais que pourra-t-on en faire ? », s’interroge Gilles Mithieux, chef de l’unité Nutrition et cerveau (Inserm Lyon), qui note que les États-Unis en reviennent déjà. Pour lui, l’engouement actuel risque de s’avérer « décevant ».

(1) Le charme discret de l’intestin , Guilia Enders, Actes Sud. Nos amies les bactéries , Alanna Collen, JCLattès. Les bactéries, des amies qui vous veulent du bien , Pr Gabriel Perlemuter, Dr Anne-Marie Cassard, Solar,
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24-04-2016 à 21:37:01
On en parlait justement avec ma belle soeur hier soir , elle expliquait que les antibiotiques était très mauvais et détruisait la flore intestinale et que les médecins devrait systématiquement prescrire une cure de probiotique il me semble après chaque cure d'antibiotiques pour restaurer le tout

De ce qu'un fait vous semble etrange , vous concluez qu'il nest pas .
Ce qui est pueril , c'est de se figurer qu'en se bandant les yeux devant l'inconnu , on supprime cet inconnu
Victor Hugo


Nous sommes tous des visiteurs de ce temps , de ce lieu , nous ne faisons que les traverser.
Notre but ici est d'observer , d'apprendre , de grandir , d'aimer ...apres quoi nous rentrons a la maison
24-04-2016 à 21:53:41
Tous les antibiotiques ne détruisent pas forcément notre microbiote. De plus, une antibiothérapie est parfois bienvenue pour permettre un changement, puisque notre microbiote change quand nous évoluons.

Il n'y a pas que les probiotiques, dans nos intestins.
12-10-2016 à 11:38:36
Un article de Science et Vie de septembre indique que les personnes qui mettent leurs doigts dans leur bouche ont moins d'allergies... ce qui pourrait bien s'accorder avec l'idée qu'un des facteurs des allergies seraient la pauvreté de notre microbiote.
De ce fait, je repense à cette interdiction qui est faite aux producteurs de fromages d'utiliser du lait cru. Ce serait donc une erreur manifeste.

Je repense aussi à Annabelle, un bébé avec laquelle j'ai d'évidence des liens affectifs, et qui voulait m'embrasser bouche ouverte. J'avais été un peu gêné, vu qu'elle était bien baveuse ...
Or, constatant qu'elle avait apparemment un risque d'allergie, notamment parce qu'elle était déjà au biberon à moins de quatre mois, j'avais expliqué à son papa l'importance de lécher la tétine afin de lui transmettre le microbiote familial.
Peut-être voulait-elle le mien .
24-10-2017 à 11:05:30
« Quelle que soit notre alimentation, nos microbes portent toujours notre signature personnelle. Cette expérience a montré que la composition particulière des microbes que nous hébergeons varie considérablement, ce qui explique peut-être pourquoi nous réagissons différemment à un même aliment », écrit le chercheur.

http://www.futura-sciences.com/sante/questions-reponses/nutrition-fromages-riches-graisses-sont-ils-bons-sante-7949/#xtor=EPR-17-%5BQUOTIDIENNE%5D-20171024-%5BDOSS-Les-fromages-riches-en-graisses-sont-ils-bons-pour-la-sante--%5D
21-09-2018 à 20:48:20
Les produits ménagers, du moins les plus classiques d'entre eux, polluent notre intérieur. Des chercheurs suggèrent aussi qu'en influant sur les microbiotes intestinaux, ils pourraient être responsables de l'obésité de nos enfants.

Ces derniers mois, les chercheurs et la presse nous ont mis en garde contre les effets insoupçonnés de certains produits ménagers. Loin de purifier notre environnement de vie, ils constitueraient ainsi une source majeure de pollution dans nos intérieurs. Aujourd'hui, une étude canadienne avance même qu'ils pourraient être en partie responsables de l'obésité de nos enfants. Comment?? En agissant sur leur microbiote intestinal?!«?Lorsque vous mangez, vous pensez vous nourrir. En réalité, vous nourrissez essentiellement les micro-organismes qui vivent dans vos intestins?», explique James Scott, chercheur à l'université de Toronto (Canada). «?Et ce que ces micro-organismes font de ces aliments influe sur la façon dont vous stockez le gras ou sur la façon dont fonctionne votre métabolisme.?»Des facteurs environnementaux semblent capables d'influer sur la composition des microbiotes, plus encore chez les bébés et les enfants jusqu'à l'âge de 5 ans. C'est pour cette raison que les chercheurs canadiens se sont intéressés à l'effet que les produits ménagers — dont la caractéristique principale est d'être antibactériens — peuvent avoir sur la flore intestinale des plus jeunes.

L'étude a porté sur une cohorte de 757 enfants. Leur microbiote a été analysé alors qu'ils n'avaient que 3 ou 4 mois, puis à l'âge de 1 et 3 ans. Leur poids a également été calculé. Le tout en lien avec leur exposition à des désinfectants, des détergents et des produits écologiques utilisés dans les maisons. Résultat : les nourrissons ayant été exposés au moins une fois par semaine à des produits antibactériens présentent des indices de masse corporelle supérieurs aux autres à l'âge de 3 ans.

Du côté du microbiote, ils présentent des niveaux plus faibles de bactéries Haemophilus et Clostridium et plus élevés de Lachnospiraceae. Ces dernières bactéries sont associées chez l'animal à des taux plus élevés de graisse corporelle et de résistance à l'insuline. Les bébés ayant été exposés à des produits ménagers écologiques présentent, quant à eux, moins d'entérobactéries.Mais les chercheurs eux-mêmes le reconnaissent : ces résultats sont à considérer avec prudence. «?Notre étude montre un lien significatif entre usage de produits ménagers et composition de la flore intestinale. Toutefois, elle ne nous permet pas de conclure quant à la nature de ce lien?», tempère James Scott. «?Nos résultats nous donnent une petite idée de ce qu'il se passe. Ils soulèvent surtout beaucoup de questions. Reste à présent à démêler les mécanismes en jeu.?»Les produits ménagers rendent-ils nos enfants obèses ??
16-01-2019 à 11:50:48
LES ÉDULCORANTS DÉRÉGLERAIENT LA FLORE INTESTINALE?

Très présent dans les boissons et les plats light, le «faux» sucre modifierait le microbiote et favoriserait l’intolérance au glucose. Une information à prendre avec précaution, selon des spécialistes.

Cela fait quelques décennies que les édulcorants –saccharine, aspartame, sucralose et autres succédanés de sucre– sont entrés dans l’alimentation courante. On les trouve dans les sucrettes, les boissons light et dans de très nombreux plats préparés allégés.Leur principal atout: donner aux aliments et aux boissons un goût sucré sans apporter la moindre calorie. Ils sont donc censés aider à maigrir et devraient, en limitant le surpoids, contribuer à prévenir l’obésité et l’hyperglycémie, signe précurseur de diabète de type 2 (caractérisé par une hyperglycémie chronique). Mais des chercheurs israéliens viennent de jeter un pavé dans la mare en affirmant que ces «faux» sucres favorisent l’intolérance au glucose, en modifiant la flore intestinale.

Intolérance au glucose

Les scientifiques de l’Institut des sciences Weizmann ont fait boire à des souris de l’eau enrichie en édulcorants de synthèse. Au bout de onze semaines, les animaux souffraient d’une intolérance au glucose, en d’autres termes d’un «prédiabète», selon Christel Tran, cheffe de clinique au service d’endocrinologie, diabétologie et métabolisme du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Ce qui n’était pas le cas des rongeurs qui avaient bu de l’eau pure ou additionnée de glucose ou de fructose (de «vrais» sucres).Comment expliquer ce phénomène? Les chercheurs ont soupçonné que les milliards de bactéries de la flore intestinale, qu’on appelle aujourd’hui microbiote, jouent un rôle dans l’affaire. Pour s’en assurer, ils ont administré un antibiotique aux souris ayant consommé des édulcorants afin de détruire leur flore et ont constaté que le taux de glycémie des rongeurs avait retrouvé des valeurs normales.Ils sont allés plus loin encore: après avoir privé des souris de leur microbiote, ils leur ont transféré la flore intestinale de congénères nourries avec de la saccharine. Résultat: six jours plus tard, les receveuses avaient développé une intolérance au glucose. L’analyse du microbiote des rongeurs ayant ingéré de la saccharine a d’ailleurs révélé qu’il n’avait pas la même composition bactérienne que celui des animaux qui n’avaient bu que de l’eau pure.Christel Tran juge ces résultats «prometteurs». Elle constate toutefois que les chercheurs ont donné à leurs souris «la dose maximale d’édulcorants autorisée, soit l’équivalent de vingt pastilles d’Assugrin par jour». En outre, elle souligne qu’un seul type de succédané de sucre a été utilisé dans les dernières expériences, alors «que les édulcorants ont tous des compositions chimiques différentes». Ces résultats ne peuvent donc pas être généralisés.

A consommer avec modération

Reste la question essentielle: ce qui est vrai pour des souris l’est-il aussi pour des humains? Pour en avoir le cœur net, les scientifiques israéliens se sont penchés sur les dossiers de quelque 380 personnes participant à une étude nutritionnelle. Ils en concluent que celles qui prenaient régulièrement des édulcorants souffraient plus que les autres de divers troubles du métabolisme, notamment d’une intolérance au glucose et de prise de poids 

Le faux sucre est-il responsable de l’épidémie d’obésité?Les chercheurs israéliens ne se contentent pas de dire que les édulcorants favorisent l’hypoglycémie. Ils suggèrent aussi que la consommation généralisée de ces «faux» sucres pourrait en partie expliquer l’épidémie d’obésité. En d’autres termes, qu’au lieu de faire maigrir, ces produits feraient grossir.Avant eux, une équipe de l’Université du Texas avait prétendu la même chose. Après s’être penchée sur quelque 3800 participants à une cohorte médicale, elle avait conclu que les personnes qui consommaient plus de 21 boissons light par semaine doublaient leur risque de devenir obèses au bout de sept à huit ans.Luc Tappy, professeur de physiologie à l’Université de Lausanne, relativise ces résultats. Il constate en effet que les études épidémiologiques de ce genre présentent un sérieux biais: «Les personnes qui consomment régulièrement des édulcorants sont généralement celles qui souhaitent maigrir. Il n’est donc pas étonnant que ce soit dans leur groupe que l’on trouve le plus d’individus en surpoids ou obèses.» Il souligne d’ailleurs que les souris abreuvées avec des édulcorants par les chercheurs israéliens «n’ont pas grossi».Toutefois, précise le spécialiste, «la plupart des individus qui prennent des édulcorants perdent moins de poids que ce que l’on pourrait attendre». Peut-être parce que ces produits entretiennent de mauvaises habitudes alimentaires. Lorsqu’on consomme du «vrai» sucre, le signal envoyé au cerveau associe le goût sucré à l’apport de calories. Les édulcorants ne contenant pas de calories, ils transmettent donc une information erronée qui «pourrait perturber les réglages cérébraux qui gouvernent la satiété», suggère Luc Tappy. Ce qui conduirait les personnes privées de sucre à compenser en mangeant plus.

Puis ils ont demandé à sept volontaires qui ne consommaient pas d’édulcorants d’en ingérer pendant une semaine. Chez quatre d’entre eux, le taux de glucose avait augmenté dans le sang au bout de quelques jours. «Sept personnes, c’est bien trop peu pour tirer des conclusions», remarque Luc Tappy, professeur de physiologie à l’Université de Lausanne, qui se dit globalement «peu impressionné» par cette étude.Il est vrai que les édulcorants ont toujours été très controversés. Pourtant, reprend le professeur, «cela fait une cinquantaine d’années qu’ils sont sur le marché et on n’a pas observé de catastrophe sanitaire. Si ces produits avaient généré une augmentation significative de l’hyperglycémie dans la population, on l’aurait remarqué.»Christel Tran abonde dans ce sens, en précisant qu’il s’agit de «résultats très préliminaires». S’ils étaient confirmés, «ils pourraient un jour conduire à la modification de recommandations telles que celles de l’Association américaine du diabète (ADA), qui jusqu’ici tolère les édulcorants dans les régimes prescrits aux diabétiques». Mais on n’en est pas là et, ajoute la diabétologue, «si l’un de mes patients me demandait s’il devait arrêter d’utiliser des édulcorants, je lui répondrais que c’est bien trop tôt et qu’il doit plutôt les consommer avec modération».«Il ne faudrait pas supprimer les édulcorants avant d’être sûr qu’on ne les remplacera pas par des produits pires encore», conclut Luc Tappy. Inutile donc de jeter les sucrettes avec l’eau du thé.
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