Evangile de Mariam

07-08-2019 à 14:30:53
(Les pages 1 à 6 manquent)
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[...] «Qu’est-ce que la matière ? Durera-t-elle toujours ?»
L’Enseigneur répondit :
«Tout ce qui est né, tout ce qui est créé, tout les éléments de la nature sont imbriqués et unis entre eux. Tout ce qui est composé sera décomposé; tout reviendra à ses racines; la matière retournera aux origines de la matière. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.»
Pierre lui dit : «Puisque tu te fais l’interprète des éléments et des événements du monde, dis-nous : qu’est-ce que le péché du monde ?»
L’Enseigneur dit : «Il n’y a pas de péché. C’est vous qui faites exister le péché lorsque vous agissez conformément aux habitudes de votre nature adultère ; là est le péché.
Voilà pourquoi le Bien est venu parmi vous; Il a participé aux éléments de votre nature afin de la ré-unir à ses racines.»
Il continua et dit : «Voici pourquoi vous êtes malades et pourquoi vous mourrez : c’est la conséquence de vos actes; vous faites ce qui vous éloigne... Comprenne qui pourra.»

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«L’attachement à la matière engendre une passion contre nature. Le trouble naît dans tout le corps ; c’est pourquoi je vous dis : soyez en harmonie...
Si vous êtes déréglés, inspirez-vous des représentations de votre vraie nature. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.»
Après avoir dit cela, le Bienheureux les salua en disant : «Paix à vous, que ma paix soit engendrée et s’accomplisse en vous ! Veillez à ce que personne ne vous égare en disant : «Le voici, le voilà.» Car c’est à l’intérieur de vous qu’est le fils de l’homme; allez à lui : ceux qui le cherchent le trouvent. En marche ! Annoncez la bonne nouvelle du Royaume.»

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«N’imposez aucune règle, hormis celle dont je fus le témoin. N’ajoutez pas de loi à celles de celui qui a donné la Thora, afin de ne pas en devenir les esclaves.»
Ayant dit cela, il partit.
Les disciples étaient dans la peine ; ils versèrent bien des larmes, disant : «Comment se rendre chez les païens et annoncer la bonne nouvelle du Royaume du fils de l’homme ? Ils ne l’ont pas épargné, comment nous épargneraient-ils ?»
Alors, Mariam se leva, elle les embrassa tous et dit à ses frères : «Ne soyez pas dans la peine et le doute, car sa grâce vous accompagnera et vous protégera ; louons plutôt sa grandeur, car il nous a préparés.
Il nous appelle à devenir pleinement Humain.»
Par ces paroles, Mariam tourna leurs cœurs vers le Bien ; ils s’éclairèrent aux paroles de l’Enseigneur.

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Pierre dit à Mariam : «Sœur, nous savons que l’Enseigneur t’a aimée différemment des autres femmes. Dis-nous les paroles qu’il t’a dites, dont tu te souviens et dont nous n’avons pas la connaissance... »
Mariam leur dit : «Ce qui ne vous a pas été donné d’entendre, je vais vous l’annoncer : j’ai eu une vision de l’Enseigneur, et je lui ai dit : «Seigneur je te vois aujourd’hui dans cette apparition. »
Il répondit : «Bienheureuse, toi qui ne te trouble pas à ma vue. Là où est l’intelligence, là est le trésor. »
Alors je lui dis : «Seigneur, dans l’instant, celui qui contemple ton apparition, est-ce par l’âme qu’il voit, ou par l’esprit ? »
L’Enseigneur répondit : «Ni par l’âme ni par l’esprit; mais l’intelligence étant entre les deux, c’est elle qui voit et c’est elle qui [...]»

(Les pages 11 à 14 manquent).
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«Je ne t’ai pas vu descendre, mais maintenant je te vois monter», dit la Convoitise.
«Pourquoi me mens-tu, puisque tu fais partie de moi ?»
L’âme répondit : «Moi je t’ai vue, toi tu ne m’as pas vue. Tu ne m’as pas reconnue; j’étais avec toi comme avec un vêtement, et tu ne m’as pas sentie.»
Ayant dit cela, elle s’en alla toute joyeuse.
Puis se présenta à elle le troisième climat, appelé Ignorance; celui-ci interrogea l’âme, lui demandant :
«Où vas-tu ? N’as-tu pas été dominée par un mauvais penchant ? Oui, tu étais sans discernement, et tu as été asservie. »
L’âme dit alors : «Pourquoi me juges-tu ? Moi je n’ai pas jugé. On m’a dominée, moi je n’ai pas dominé; on ne m’a pas reconnue, mais moi, j’ai reconnu que tout ce qui est composé sera décomposé sur la terre comme au ciel. »

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Libérée de ce troisième climat, l’âme continua de monter. Elle aperçut le quatrième climat. Il avait sept manifestations. La première manifestation est Ténèbres ; la seconde Convoitise ; la troisième Ignorance ; la quatrième Jalousie mortelle ; la cinquième Emprise charnelle ; la sixième, Sagesse ivre ; la septième, Sagesse rusée. Telles sont les sept manifestations de la Colère qui opprime l’âme de questions : «D’où viens-tu, homicide ? Où vas-tu, vagabonde ? » L’âme répondit : «Celui qui m’opprimait a été mis à mort ; celui qui m’encerclait n’est plus ; ma convoitise alors s’est apaisée, et je fus délivrée de mon ignorance. »

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«Je suis sortie du monde grâce à un autre monde ; une représentation s’est effacée grâce à une représentation plus haute. Désormais je vais vers le Repos où le temps se repose dans l’éternité du temps. Je vais au silence. »
Après avoir dit cela, Mariam se tut. C’est ainsi que l’Enseigneur s’entretenait avec elle.
André prit alors la parole et s’adressa à ses frères : «Dites, que pensez-vous de ce qu’elle vient de raconter ? Pour ma part, je ne crois pas que l’Enseigneur ait parlé ainsi ; ces pensées diffèrent de celles que nous avons connues. »
Pierre ajouta : «Est-il possible que l’Enseigneur se soit entretenu ainsi, avec une femme, sur des secrets que nous, nous ignorons ? Devons nous changer nos habitudes; écouter cette femme ? L’a-t-il vraiment choisie et préférée à nous ? »

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Alors Mariam pleura. Elle dit à Pierre : «Mon frère Pierre, qu’as-tu dans la tête ? Crois-tu que c’est toute seule, dans mon imagination, que j’ai inventé cette vision, ou qu’à propos de notre Enseigneur je dise des mensonges ? »
Lévi prit la parole : «Pierre, tu as toujours été un emporté; je te vois maintenant t’acharner contre la femme, comme le font nos adversaires. Pourtant si l’Enseigneur l’a rendue digne, qui es-tu pour la rejeter ? Assurément l’Enseigneur la connaît très bien... Il l’a aimée plus que nous. Ayons donc du repentir, et devenons l’Etre humain dans son entièreté ; laissons-le prendre racine en nous et croître comme il l’a demandé. Partons annoncer la bonne nouvelle sans chercher à établir d’autres règles et d’autres lois en dehors de celle dont il fut le témoin.»

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Dès que Lévi eut prononcé ces mots, ils se mirent en route pour annoncer l’Evangile.

Selon Mariam.
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