Que vaut vraiment la science ?

14-09-2016 à 11:56:35
A l'origine, Science signifiait "Connaissance exacte et raisonnée". Autrement dit, il s'agissait de connaissances vérifiées, et comprises.

Aujourd'hui ce mot est collé à tout et n'importe quoi.

Et ce n'est pas cet article qui le démentira :
Dans les années 1960, l'industrie du sucre a payé des scientifiques pour minimiser le rôle du sucre dans les pathologies cardiovasculaires et mettre en valeur celui du gras. Des travaux qui ont pu influencer nos conceptions actuelles sur le rôle de l’alimentation dans la santé cardiaque.

C'est une communication pour le moins explosive qui paraît dans JAMA Internal Medicine : des documents historiques découverts par un chercheur de l'université de Californie révèlent que la Sugar Research Fondation, aujourd'hui connue sous le nom de Sugar Association, a payé trois scientifiques de l'université d'Harvard (Etats-Unis) pour qu'ils écrivent une revue de littérature sur le sucre, le gras et la maladie cardiaque. L'article publié dans le New England Journal of Medicine a minimisé le rôle du sucre dans la santé cardiaque et porté l'attention sur les graisses saturées.
Remontons quelques décennies en arrière. Au début des années 1960, des études ont commencé à souligner le lien entre une alimentation riche en sucre et un taux élevé de maladies cardiaques. C'est dans ce contexte qu'en 1965, John Hickson, un cadre de l'industrie du sucre, a recruté des chercheurs d'Harvard pour qu'ils écrivent un article qui discrédite les recherches anti-sucre.
John Hickson a payé ces chercheurs 6.500 dollars d'alors (correspondant à 49.000 dollars d'aujourd'hui), leur a sélectionné les études qu'ils devaient inclure dans leur analyse, en leur expliquant clairement que le résultat devait être en faveur du sucre. Après la publication de cette revue de littérature qui stigmatisait le gras et le cholestérol, la polémique sur le rôle du sucre dans les maladies cardiaques s'est évanouie. Pendant des décennies, les recommandations officielles américaines ont incité les populations à manger moins gras, privilégiant donc indirectement des aliments riches en glucides.
À première vue, il s'agit d'une histoire ancienne, qui s'est déroulée lorsque les scientifiques n'étaient pas contraints d'annoncer leurs conflits d'intérêt dans leurs publications. Mais en 2015, le New York Times a révélé que Coca-Cola a investi des millions de dollars dans des recherches tendant à accentuer le rôle de la sédentarité - plutôt que celui des sodas - dans l'obésité. Le débat sur le rôle des aliments sucrés dans les maladies de civilisation est loin d'être clos.

http://www.futura-sciences.com/sante/actualites/maladie-sante-cardiaque-industrie-sucre-rejette-faute-gras-64297/#xtor=EPR-17-%5BQUOTIDIENNE%5D-20160914-%5BACTU-Sante-cardiaque-:-l-industrie-du-sucre-rejette-la-faute-sur-le-gras%5D
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22-10-2017 à 10:50:11
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"Alerte ! La malscience se répand aussi vite que la malbouffe ! D'apparence de plus en plus sophistiquée mais produite en masse, de plus en plus vite et de moins en moins fiable.
Interrogés de manière anonyme, 2 % des scientifiques reconnaissent avoir inventé ou falsifié des données. Soit pas moins de 140 000 chercheurs fraudeurs de par le monde. Biologie et médecine sont, de loin, les plus touchées. Et ces fraudes manifestes ne sont rien à côté des petits arrangements avec la rigueur devenus fréquents dans les laboratoires. Est-ce grave ? Très grave. Car la biologie et la médecine traitent de la santé, de la vie, de la mort. Est-il acceptable que de nouveaux médicaments soient testés, et peut-être autorisés, sur la base d'expériences plus ou moins truquées ?
Comme le secteur financier miné par ses créances irrécupérables, la littérature scientifique en biologie et en médecine, mais aussi en physique et en chimie, s'avère gangrenée par des articles toxiques. Ce livre revient sur une série de scandales internationaux – de la thèse des frères Bogdanoff à des cas moins médiatisés mais non moins fâcheux – et se propose de réfléchir aux causes d'une telle dérive et aux moyens d'y remédier.
À la fois enquête de terrain et essai critique, il met en lumière un aspect fondamental et trop ignoré de l'évolution actuelle des pratiques scientifiques.

Nicolas Chevassus-au-Louis, docteur en biologie et historien, est journaliste, collaborateur régulier de Mediapart."